Casablanca que voir en 2 jours : monuments, souks et spots modernes

Casablanca que voir en 2 jours : monuments, souks et spots modernes

Brume océane et chaos urbain : bienvenue à Casablanca

Casablanca ne se dévoile pas facilement. On la traverse souvent trop vite, la négligeant au profit de Marrakech, Fès ou Essaouira. Et pourtant… Sous son béton brûlé par le soleil, cette métropole rugissante cache des trésors. Si tu n’as que deux jours pour l’apprivoiser, autant te le dire tout de suite : oublie les clichés. Casablanca, ce n’est pas un vieux conte oriental à la sauce Hollywood. C’est du brut, de l’intense, du vivant. Un labyrinthe d’odeurs, de sons et d’architectures déroutantes. Tu viens ? Je t’embarque pour une escapade de 48h entre traditions, modernité et émotions contrastées.

Flirter avec l’immensité à la mosquée Hassan II

On commence là où le cœur de Casa bat le plus fort : face à l’Atlantique, à la mosquée Hassan II. C’est un incontournable, oui. Mais oublie le mot galvaudé. Cette mosquée est vertigineuse. Son minaret de près de 210 mètres perce les nuages, dominant l’écume des vagues comme un phare spirituel.

Marche pieds nus sur son marbre glacé, sens le vent salin qui s’infiltre entre les colonnades, surprends ton reflet dans ses mosaïques turquoise… Tu comprendras vite : cette mosquée n’a pas été construite pour impressionner. Elle a été pensée comme un poème en pierre et en lumière. Si tu peux, joins-toi à une visite guidée pour pénétrer à l’intérieur : le jeu de la lumière sur les zelliges vaut tous les couchers de soleil.

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Le quartier des Habous : entre djellabas et pâtisseries orientales

À quelques kilomètres de la frénésie du centre, le quartier des Habous offre une respiration. Construit dans les années 30 par les Français mais inspiré de l’architecture marocaine traditionnelle, c’est une médina sage, propre, presque trop parfaite. Mais charmante, et franchement agréable pour flâner sans stress.

Ici, les échoppes débordent de tapis berbères, de céramiques colorées, et surtout… de pâtisseries qui mériteraient leur propre guide Michelin. Ne rate surtout pas la pâtisserie Bennis Habous. Depuis 1930, elle fait craquer les gourmets avec ses cornes de gazelle et ses feqqas aux amandes – un plaisir croustillant qui colle au palais et au cœur.

Tu peux aussi acheter des livres en arabe ou en français dans les petites librairies défraîchies du coin. Un charme suspendu dans le temps, comme si Casablanca voulait te murmurer : je suis bien plus tendre que tu ne le crois.

Lost in Casablanca : immersion sensorielle au marché central

Tu veux sentir Casablanca te hurler sa vérité ? Direction le marché central, en plein centre-ville. Préviens ton estomac et ton nez : ici, ça sent la mer, la viande pendue, les épices, les sacs de jute et la fatigue des hommes. C’est brut, c’est dense, c’est vivant.

Dans les allées bordées de sardines encore frémissantes, tente une dégustation improvisée : choisis ton poisson, et fais-le griller sur place dans une des petites gargotes. Simple, sans prétention, mais authentique – le genre de moment que ton palais n’oubliera pas.

Et si tu es du genre intrépide, entame la discussion avec un vendeur. Ils sont bavards, parfois bourrus, mais toujours passionnés. On apprend plus ici en un quart d’heure qu’avec dix guides touristiques. Merci qui ? Merci les tripes (au propre comme au figuré).

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Art déco, béton et mélancolie sur le boulevard Mohammed V

Casablanca traîne la réputation d’une ville utile, pas forcément belle. Elle, elle s’en fout. Mais si tu sais observer, elle t’offre ses détails. Sur le boulevard Mohammed V, lève les yeux : les façades art déco, écaillées mais encore fières, racontent un Casablanca des années 30, quand la ville rêvait d’un avenir à la parisienne.

Le cinéma Rialto, pépite du patrimoine, trône encore, comme figé dans le temps. Ces bâtiments, ces balcons filants, ces arabesques géométriques fondent un style unique au Maroc : le « néo-mauresque ». Tu n’as pas besoin de guide – juste de patience, d’un bon zoom sur ton appareil photo… et d’un cœur ouvert aux cicatrices du passé.

Je t’avoue que c’est là que moi, je me suis perdue un instant. Le vent en rafales, les klaxons, la lumière ocre rasante… Casablanca n’est pas romantique au sens carte postale. Elle est mélancolique, asphaltée, poétique sans le vouloir. Et c’est ça qui me plaît.

Corniche & Anfa : la Casablanca qui danse

Après le brut, le fardé. Bienvenue à la Corniche, où Casablanca se maquille en capitale branchée. De l’Ain Diab à Anfa, c’est l’autre visage de la ville : clubs, lounges, piscines à débordement, hôtels de luxe, voitures qui brillent. Attention, certains endroits sentent un peu trop l’euro fort, mais si tu choisis bien, tu peux passer une soirée délicieuse avec vue sur l’océan.

Tu veux un spot pour l’apéro au coucher du soleil ? File au Sky 28, le bar du 28e étage de la tour Twin Center. Cocktail à la main, Casablanca s’étale à tes pieds, immense, bruissante. Ou alors, choisis un rooftop plus bohème, comme le Cabestan ou la Sqala (certes touristique, mais très agréable).

Envie d’un plouf ? La plage d’Ain Diab est souvent bondée en été, mais tu peux quand même y marcher au petit matin, les pieds dans l’eau grise-bleue. Sensation étrange : être seule au monde… dans une ville de millions d’âmes.

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L’Oasis moderne : le Morocco Mall

Bon, tu vas me dire : « Jade, vraiment ? Un centre commercial ? » Et je comprends. Mais le Morocco Mall, c’est plus qu’un temple de la consommation : c’est aussi une curiosité. Tu y trouves tout – du Gucci, des tajines, un aquarium géant (oui, oui), et même une fontaine musicale. Le kitsch flirte avec le clinquant, mais c’est aussi ça, Casablanca : les contrastes. Le mélange des genres jusqu’à la saturation.

Ne passe pas une demi-journée dedans, certes. Mais si la pluie te surprend (ça arrive, même ici), ou si l’envie d’un bon café dans un fauteuil moelleux te titille, ce lieu peut devenir une parenthèse étonnamment paisible.

Où dormir pour vibrer Casablanca

Deux nuits, deux ambiances. Pour vivre la Casablanca arty, choisis un riad dans le quartier des Habous ou autour de la Médina, comme le Ryad 53. C’est cozy, intime, le genre d’endroit où tu entends encore le muezzin au petit matin.

Besoin de confort moderne avec vue ? Les hôtels du quartier Maarif, près des Twin Towers, t’offrent ce qu’il faut de confort et de centralité. Le Gray Boutique Hotel & Spa, par exemple, est élégant sans être impersonnel. Et puis, tu es à deux pas de tout.

Derniers frissons avant de partir

Casablanca ne te séduira peut-être pas du premier coup. Elle n’est pas là pour ça. Elle n’embellit pas la réalité. Elle la claque à ton visage, entre poussière et élégance fatiguée. Mais si tu ouvres ton esprit et ton cœur, deux jours suffisent pour tomber en amour – pas d’un décor, mais d’un rythme, d’une cadence.

Avant de filer, trouve-toi un café terrasse sur le boulevard Zerktouni, sirote un thé à la menthe trop sucré, observe les passants. Casablanca, c’est dans le mouvement qu’elle s’apprend.

Et quand l’appel du train ou de l’aéroport LD Mohamed V viendra frapper, tu réaliseras peut-être qu’il y a une chose dont on ne se défait pas, même en partant : ce foutu désir de revenir. Encore.

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