
Bangkok incontournables : temples, marchés et rooftops à ne pas manquer
Bangkok, cœur battant de la Thaïlande
Bangkok ne se visite pas. Elle se vit, elle se traverse. Elle vous avale dans sa frénésie étourdissante avant de vous recracher, à l’aube, éreinté et émerveillé. Qu’on l’effleure en escale ou qu’on s’y attarde, la capitale thaïlandaise dévoile ses trésors au rythme d’un tuk-tuk lancé à pleine vitesse : temples dorés, marchés de bric et de broc, et rooftops qui semblent flotter entre ciel et chaos.
J’y ai posé mes valises un soir de décembre, attirée comme une luciole par les néons de Sukhumvit, l’arôme de pad thaï grillé et cette énergie brute que seule Bangkok distille. Que l’on soit un amoureux de spiritualité, un glouton invétéré ou un chasseur de couchers de soleil urbains, cette ville sait offrir le plus fou des cocktails sensoriels.
Les temples : spiritualité dorée dans l’effervescence
Si tu n’as jamais entendu le silence dans un temple bouddhiste alors que dehors tout hurle, tu n’as jamais vraiment rencontré Bangkok.
- Wat Pho – Là où repose le géant doré. Le Bouddha couché de 46 mètres, langoureux et paisible, incarne la plénitude au cœur du tumulte. Je m’y suis perdue un matin, les pieds brûlants sur les pavés, les oreilles pleines de chants lents et hypnotiques. Attention à tes pieds : toujours tourner leurs pointes loin du Bouddha.
- Wat Arun – Temple de l’Aube, mais croyez-moi sur parole : c’est au coucher du soleil qu’il se pare de son plus bel habit. Grimpez ses marches raides (oui, vraiment raides), sentez la sueur perler et récompensez votre ascension par une vue à 360° sur le fleuve Chao Phraya. Vertige garanti.
- Wat Phra Kaew et le Grand Palais – Le cœur sacré. Ce complexe déborde de dorures, de mosaïques étincelantes, de statues mythologiques aux yeux perçants. Un conseil : arrive très tôt, affronte la foule avec le sourire, et couvre tes épaules en signe de respect – même si la moiteur te fait l’effet d’un hammam naturel.
Les marchés : une immersion bouillante au cœur de la ville
Bangkok, c’est un parfum. Celui du basilic thaï, du durian, de l’huile de friture et de mangue fraîche, le tout entremêlé dans un ballet sensoriel qui ne te lâchera pas avant ton vol de retour.
- Chatuchak Market – 15 000 stands, plus de 200 000 visiteurs le week-end. Une fourmilière géante où tu peux littéralement tout shopper : une plante carnivore, des sandales faites main ou une boîte à musique en forme de tuk-tuk. Conseil perso ? Salive devant un roti à la banane et au lait concentré, et perds-toi volontairement dans les allées 4 et 26 (spéciales « Vintage » et « Arts & Crafts »).
- Talad Rot Fai Ratchada (Train Night Market) – De la street-food à perte de vue, des stands de vêtements rétro, quelques bars à cocktails cachés sous des lampions rouges. C’est là que j’ai goûté mon premier scorpion frit – un peu comme un chips avec des pattes. Pas dégueu, juste… croquant.
- Pak Khlong Talad – Le marché aux fleurs. À visiter de nuit ou très tôt à l’aube, quand Bangkok dort encore un peu. Jasmins, orchidées, lotus… c’est une explosion fragile, douce et parfumée dans la ville qui ne s’arrête jamais. J’y ai trouvé un collier de fleurs béni par une vieille dame au sourire édenté qui m’a souhaité la chance avec un accent thaï doux comme le vent sur le Mékong.
Les rooftops : Bangkok vue d’en haut, un verre à la main
Toi aussi, tu rêves de dompter la skyline bangkokoise, le vent du 38e étage dans les cheveux, un gin-to infusé au basilic entre les doigts ? Monte ! Bangkok se dévoile aussi de haut, lorsque les klaxons deviennent sourds et que les néons dessinent une galaxie artificielle à tes pieds.
- Vertigo & Moon Bar (Banyan Tree Hotel) – Rien que le nom et j’ai déjà le vertige. Plateau suspendu au-dessus de la ville, tables aux bords du vide, et cette impression presque irréelle de flotter au-dessus du monde. Les cocktails sont chers, mais chaque gorgée offre une vue de plus.
- Octave Rooftop Lounge & Bar – Plus chill, moins guindé. Parfait pour siroter un mojito au yuzu en regardant le soleil se noyer lentement derrière les tours. Ici, les DJs sortent parfois des sons qui te repoussent les pieds dans le bitume… oui, même à 45 étages d’altitude.
- Sky Bar (Lebua State Tower) – Célèbre pour avoir été le décor de « Very Bad Trip 2 », ce bar est spectaculaire… et touristique. J’y suis montée un soir juste pour le plaisir de jouer la scène, talons aux pieds, robe flottante, la ville scintillante en contrebas. On y va pour la photo, sûrement pas pour l’intimité.
Comment circuler sans perdre la tête (ou son portefeuille)
Bangkok, c’est le chaos maîtrisé. Les embouteillages sont légendaires, les taxis parfois réticents au compteur, mais il existe des alternatives plus fun et souvent plus rapides.
- Le Skytrain (BTS) – Véritable épine dorsale suspendue au-dessus de la ville. Climatisation glaciaire, efficacité redoutable, et vue saisissante sur les embouteillages en contrebas. Attention tout de même à l’heure de pointe : sardine, toi-même tu sais.
- Le bateau-bus sur le fleuve Chao Phraya – Je l’appelle le Vaporetto thaï. Pratique, pas cher, et offrant de superbes points de vue entre deux arrêts auprès des temples. J’ai passé une heure sur le pont arrière, les cheveux salés et le regard vagabond.
- Les tuk-tuks – À vivre au moins une fois. Couleurs criardes, moteurs vrombissants, pilotes un brin cascadeurs. Négocie toujours le tarif avant, et serre-toi fort si tu veux garder un souvenir entier… de toi-même.
Petites douceurs et grands plaisirs : la gastronomie locale
Bangkok se goûte. À chaque coin de rue. Pas besoin d’un restaurant étoilé pour fondre de plaisir. Un tabouret en plastique, une assiette fumante, et hop : orgasme gustatif.
- Pad Thaï Thip Samai – Certains disent que c’est l’original, d’autres hurlent au mythe. Moi, j’ai juste léché mon assiette. Sauce tamarin, cacahuètes, pousses de haricots et omelette ultra fine comme une dentelle. Évite d’y aller le samedi soir, sauf si tu veux faire une queue digne du visa à l’ambassade.
- Street food à Chinatown – Frissons garantis. Calamars grillés au feu de bois, dim sums croustillants, et ces fameuses « buns » au porc laqué qui éclatent sous la dent en un nuage sucré-salé. Mélange d’épices, de cris et de langues qui se heurtent dans une symphonie gourmande.
- Mango Sticky Rice – Onctuosité maximale. Une portion de riz gluant arrosée de lait de coco, des tranches de mangue juteuse à souhait et des graines de sésame pour le croquant. À déguster quand la chaleur devient tendre et que les sensations se font velours.
Entre modernité et spiritualité : la fusion thaïlandaise
Ce qui frappe à Bangkok, c’est cette capacité à jongler entre passé et futur, entre prière et fiesta. Un gratte-ciel abrite un autel à Bouddha. Une vieille dame vend des offrandes devant un centre commercial en LED géantes. Un chant de moine s’élève dans le chaos du périphérique.
J’y ai souvent senti cette dualité – moi aussi, entre deux mondes. Contemplative dans les temples, exaltée sur les rooftops. Perdue dans les marchés, émerveillée à chaque bouchée. Bangkok m’a laissée lessivée, en sueur et heureuse. Comme un secret bruissant que je glisse dans ma poche avant de reprendre l’avion.
Et vous, êtes-vous prêts à vous laisser happer (et recracher peut-être) par cette ville orgiaque et sublime ? Laissez vos tongs à l’entrée, ouvrez vos narines et fermez les yeux : le voyage commence.